Le colossal chantier de l’économie numérique en Guadeloupe

Petit-Bourg, Guadeloupe, Lundi 30 octobre 2017 – Vendredi 27 octobre, l’Observatoire régional de l’emploi et de la formation de Guadeloupe Formation présentait les grands axes de son étude sur « les impacts de l’économie numérique sur l’emploi en Guadeloupe ». Les échanges qui ont suivi entre les représentants de la Région Guadeloupe, de Guadeloupe Formation, et de GuadeloupeTech, l’association des acteurs du numérique en Guadeloupe, ont souligné l’urgence et l’importance de non seulement aligner l’offre de formation aux besoins du marché du travail, mais aussi d’une mise à jour logicielle de l’accompagnement administratif et financier dédié aux démarreurs d’entreprises.

Si l’étude a bien souligné le caractère transversal du numérique, plusieurs secteurs ont tout de même été identifiés comme étant les principales têtes de file, elle a néanmoins déterminé un périmètre de l’économie numérique délimité par une dizaine des secteurs majeurs, dont cinq têtes de fil :

  • Les activités de télécommunication, avec 52 établissements , 76 indépendants, et 1 078 salariés;
  • La programmation, le conseil et autres activités informatiques, avec 64 établissements, 393 indépendants, et 275 salariés;
  • Les activités d’éditions, avec 22 établissements, 91 indépendants et 209 salariés;
  • Les services d’information, avec 19 établissements, 99 indépendants et 121 salariés;
  • La production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes, avec 22 établissements , 251 indépendants et 60 salariés.

L’étude menée par Guadeloupe Formation, sur des données concernant 2010 à 2014, a aussi montré que le numérique représente 3 030 actifs en emploi, dont 69,4% de salariés, soit 2% de l’emploi salarié en Guadeloupe. Et si 186 établissements comptent des salariés, le modèle de l’entrepreneuriat et du freelancing reste dominant avec pas moins de 926 établissements sans salarié (indépendants, artisans et auto-entrepreneurs). Et ces professionnels rencontrent des difficultés de recrutement alors même que l’essentiel de l’activité se concentre sur les zones les mieux couvertes par le haut débit. À savoir Petit-Bourg, Baie-Mahault, Les Abymes, Le Gosier et Sainte-Anne.

Dès lors, pour la Région Guadeloupe l’enjeu est triple : améliorer le catalogue de formation en local au vu de la typologie des emploi définie par l’étude; équiper la Guadeloupe afin de réduire la fracture numérique sur notre territoire; et accompagner efficacement les entrepreneurs du numérique.

« Le système de formation est en décalage avec les besoins du marché, et c’est une des faiblesses qu’a pointées cette étude », a déclaré à l’assistance Audrey Kodaday, responsable de l’Observatoire régional de l’emploi et de la formation. Sur ce point, comme sur les autres, les débats ont été passionnés avec Diana Perran, la vice-présidente du Conseil régional en charge du numérique, et Axelle Kaulanjan, présidente de la commission « innovation et startup » de GuadeloupeTech.

Pour cette dernière, qui représentait les acteurs du numérique en Guadeloupe, « il faut avoir conscience que pour réfléchir aux opportunités du numérique, et accompagner correctement les démarreurs d’entreprises dans ce secteur, il convient d’ubériser les procédures administratives et faire en sorte que le temps de l’administration devienne aussi le temps des start-up. » Pour Axelle Kaulanjan, les actions en faveur de l’économie numérique « ne peuvent avoir de sens que si elles s’inscrivent dans une stratégique de développement économique et humain cohérent pour la Guadeloupe intégrée dans son environnement régional caribéen, véritable carrefour international. »

Pour l’élue régionale, « il s’agit de préparer le territoire à la réalité du secteur est emmener le très haut débit avec la fibre optique sur toute la Guadeloupe, à l’exception de certaines communes où existent déjà certains réseaux privés ». Diana Perran a par ailleurs souligné que ce chantier, qui devrait être lancé en 2018, représente une grande opportunité d’emploi pour les jeunes Guadeloupéens.

Les résultats finaux et affinés de l’étude devraient être présentés en décembre, concomitamment avec le schéma départemental des usages du numérique en Guadeloupe.